A l’issue de la séance de palpation des seins, les oncologues ont identifié un cas suspect. « Une femme a présenté un signe du cancer du sein. Etant donné la taille et l’agressivité de la tumeur, nous lui avons conseillé entre autres de faire une échographie et une mammographie de l’autre sein pour identifier si une masse dure au niveau des aisselles se présente. Une cytoponction du sein, c’est-à-dire le prélèvement de quelques cellules du tissu mammaire à l’aide d’une aiguille très fine par le biais d’un radiologue sous contrôle échographique, lui a également été recommandée », a indiqué le docteur Cristiana, interne qualifiant au sein du service oncologie de l’HJRA. D’après ses explications, à un stade précoce, un traitement curatif est disponible mais la patiente reste sous surveillance médicale. Mais une fois que la maladie a été détectée à un stade tardif, les médecins administrent des médicaments assurant une bonne qualité et une longévité de vie. « Nous pouvons assurer qu’il existe toujours un traitement conçu pour combattre le cancer du sein. Malencontreusement, la plupart des malades ne se manifestent qu’à un stade avancé », a affirmé le docteur Cristiana.
Selon le docteur Vincent Rakotoarisoa, directeur national de lutte contre les maladies non transmissibles (DNLMT) auprès du ministère de la Santé publique, 50 % des types de cancer à Madagascar sont d’origine gynécologique, c’est-à-dire le sein et le col de l’utérus. Et 60 % des cas identifiés concernent le sein. 23 500 femmes sont atteintes chaque année du cancer du sein à Madagascar. Malheureusement, seules 10 % des concernées sont dépistées et se présentent au niveau des services spécialisés. « Le mal bouffe, l’usage nocif de l’alcool, le tabagisme, mais aussi le manque de la pratique du sport représentent des facteurs de risque », alerte-t-il.
Par ailleurs, les équipes déployées par Marie Stopes Madagascar ont aussi réalisé une campagne de dépistage du cancer du col de l’utérus. Sur 33 femmes diagnostiquées, un cas suspect a été découvert.
K.R.